Les besoins en financement du porteur de projet sont multiples. Des besoins en ingénierie pour : la conception de projet innovant, le diagnostic territorial, le projet social, le projet immobilier & architectural, le modèle économique, financier et juridique ainsi que la préparation à la gestion locative. Des besoins en aide à l’investissement pour : l’obtention du foncier, la construction, les espaces partagés, la rénovation et la réhabilitation, la performance énergétique, l’aménagement, les équipements et travaux d’amélioration voire pour renforcer son haut de bilan.
Le financement de l’habitat API
Le financement des projets d’habitats API est un sujet essentiel. Les besoins sont divers et varient en fonction du stade d’avancement :
- La faisabilité juridico-financière ou l’étude d’opportunité, soit à l’amorçage,
- Pendant la phase de conception, l’ingénierie de projet, les études,
- L'acquisition ou la prise à bail du foncier
- La construction ou l’aménagement du bâti,
- Enfin, l’exploitation courante. Une bonne anticipation est nécessaire pour assurer leur aboutissement et leur pérennité.
Pour y répondre, différents types de financement entrent en jeu, comme par exemple :
- Les subventions d’ingénierie qui permettent de financer la conception du projet, le diagnostic territorial et la préparation à la gestion locative.
- L’aide à l’investissement permet de financer par exemple l’achat du foncier, la construction, la rénovation et la réhabilitation ainsi que l’aménagement.
- Les aides au fonctionnement interviennent plutôt post-ouverture sur la gestion locative ou sur l’animation et la facilitation sociale
De nombreux acteurs contribuent aux développements des projets en les soutenant par des financements. Parmi ces acteurs on retrouve par exemple les membres du Comité d'Orientation de hapi : l'AGIRC-ARRCO, la Banque des Territoires, la CNAV, la Fondation de France, le CCAH, France Active, l'ANAH, la MSA, l'ANCT, mais aussi les collectivités territoriales et bien sûr la CNSA via l'Aide à la Vie Partagée (AVP, cf. ci-dessous)
Les conditions financières définies en phases amont auront un impact sur l’exploitation, avec par exemple, des loyers trop chers, des prestations de services mal négociées ou mal dimensionnées qui pourraient remettre en cause le projet de vie sociale et partagée (PSVP) et l’équilibre financier sur la durée. Elles devront prendre en compte le public cible et ses ressources et être en cohérence avec le PSVP. Cela suppose une connaissance fine du public cible avec qui sera construit ce PSVP.
Au-delà du projet d’habitat et du public, une attention particulière doit également être portée dès le départ au territoire sur lequel s’inscrit le projet : quelles sont ses contraintes « géographiques », quels sont les acteurs en place et quelle est leur position (élus, prestataires, associations, …) ?
Toutes les composantes du projet auront un impact sur le fonctionnement de l’habitat et doivent être étudiées en phase amont. Cette phase d’étude peut parfois paraître longue et a priori complexe, mais c’est bien l’objectif de hapi que et faciliter ces opérations en proposant des outils, des méthodes et en donnant de la visibilité sur les solutions existantes.
Sur chacune de ces étapes, hapi met en relation les porteurs de projets avec des acteurs répondant potentiellement à leurs besoins spécifiques de financement.
Le projet de vie sociale et partagée est un élément central des habitats API. La loi ELAN a prévu un financement spécifique pour son animation, pour les projets d’habitat répondant aux critères de l’habitat inclusif selon la loi ELAN.
• Du forfait habitat inclusif (FHI) …
Dans une première phase, le financement de la « vie partagée » a été assuré pour un nombre limité de projets, par les Agences Régionales de Santé (ARS) via un « forfait habitat inclusif » créé par la loi ELAN, et effectif depuis 2019.
Ce forfait est attribué à la structure porteuse du projet, via des appels à candidatures. Son montant est compris entre 3 000 € et 8 000 € par an et par habitant sans pouvoir dépasser 60 000 € par habitat inclusif.
Le versement du forfait habitat inclusif se poursuit sans interruption dès lors que l’emménagement d’une personne intervient dans les 3 mois suivant le départ d’un habitant.
En novembre 2020, l’Etat a institué l’expérimentation de l’« l’Aide à la Vie Partagée » (AVP), une aide individuelle, gérée par le département. L’AVP est appelée à remplacer progressivement le forfait habitat inclusif : ces deux aides ne sont pas cumulables.
Une articulation entre les ARS (qui délivrent le forfait habitat inclusif) et les départements (qui délivrent l’AVP) s’effectue sur les territoires en discussion avec les porteurs de projets.
Cette expérimentation de l’AVP a pris la forme d’une phase starter sur 7 ans de 2021 à 2028, pilotée par la CNSA en coopération avec les départements.
• … à l’Aide à la Vie Partagée (AVP)
L’Aide à la Vie Partagée est une aide individuelle indirecte, versée au porteur de projet pour financer l’animation et la coordination du projet d’habitat, du « vivre ensemble ».
L’attribution des financements liés à l’AVP est de la compétence des départements, via la conférence des financeurs. Pour obtenir l’AVP, les porteurs de projets doivent signer des conventions avec le département, établies dans le cadre d’accords entre le département et la CNSA. Pour repérer les porteurs de projets sur son territoire, les départements utilisent différents moyens : AMI, AAP, AAC, réunions d’information. Pour les conventions entre les départements et porteurs de projets signées avant le 31 décembre 2022, l’Etat par l’intermédiaire de la CNSA, prendra en charge 80% du coût de l’AVP pour une durée maximale de 7 ans, les 20% restants étant à la charge des départements. Ces conventions s’appuient sur un modèle unique : Le modèle de convention a été coconstruit par la CNSA avec un groupe de départements. Ce modèle donne un cadre que chaque département adapte selon une approche locale, pour intégrer l’AVP dans son règlement départemental de l’action sociale (RDAS).
Le montant de l’aide individuelle est modulable et plafonné à 10 000 € par an par personne. Cependant l’AVP ne prend pas en compte la vacance, elle n’est pas non plus versée entre le départ d’un habitat et l’arrivée d’un nouveau
• Les critères d’éligibilité de l’AVP :
Pour être susceptible d’obtenir l’AVP, il est nécessaire de remplir les conditions suivantes : - Avoir plus de 65 ans ou être en situation de handicap, - Et vivre dans un habitat inclusif ayant conventionné avec le département. L’obtention de l’AVP n’est soumise ni à des critères de ressources ni au niveau de dépendance des personnes.
L’habitat inclusif, avec son accompagnement et la mise en commun de services, est une réponse pour mieux faire face à la perte d’autonomie. Toutefois, la définition de l’habitat inclusif ne doit pas être confondue avec les critères d’attribution des financements publics à certaines typologies d’habitants. Ainsi la perte d’autonomie n’est pas une condition et l’habitat inclusif concerne tout type de public y compris des personnes autonomes ou valides pour des territoires à la fois urbains et ruraux.
Parmi les habitants, certains peuvent être éligibles à l’AVP selon certaines conditions : avoir plus de 65 ans ou être en situation de handicap. D’autre part, il est possible de vivre dans un habitat sans percevoir d’aide : ni le forfait d’habitat inclusif, ni l’aide à la vie partagée.
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